Nuisibles dans l’agroalimentaire
Bonnes pratiques et innovation digitale : les clés d’une lutte efficace
Règlementation et référentiels, compétitivité, impact environnemental, engagement sociétal, nouveaux besoins de consommation : les industries agroalimentaires (IAA) doivent relever des défis majeurs. Au cœur de ces mutations, les standards d’hygiène drastiques rythment toute la chaine d’activité des IAA dont la lutte contre les nuisibles est un enjeu crucial.
Quels sont les derniers standards en matière de qualité et d’hygiène ?
Quelles bonnes pratiques mettre en œuvre et comment l’innovation numérique peut soutenir la lutte prédictive contre les nuisibles.
Récemment, la mise à jour du référentiel IFS Food V7 précise que les industries agroalimentaires, souhaitant être certifiées, doivent mettre en place un système de lutte contre les nuisibles axé sur les risques afin d’éviter toute répercussion négative sur les produits. Cette responsabilisation des entreprises agroalimentaires exige la désignation de référents internes formés. Elle implique également la mise en place d’une collaboration solide auprès d’intervenants qualifiés et certifiés (biocide et phytosanitaire) dans la lutte contre les nuisibles.
Vous le savez, l’environnement hautement réglementé de l’agroalimentaire exige également une veille accrue. Il est donc essentiel d’avoir recours aux services d’un partenaire de lutte investi dans son expertise réglementaire afin d’anticiper ces changements majeurs et d’être en capacité de dispenser des formations adaptées.
En conformité avec le règlement EU-528/2012, il est aussi impératif de respecter la réglementation sur les produits biocides et notamment, les restrictions d’usage des rodenticides anti-coagulants (Non Permanent Baiting). Elles exigent que ces substances soient strictement réservées à des actions curatives, en cas d’infestation avérée après validation de l’absence de résultats des moyens alternatifs – et ce, sans considération des moyens mis en œuvre. Les traitements curatifs à base d’anticoagulants doivent être encadrés par deux audits - initial et final – « les postes d’appâtage doivent être inspectés régulièrement, tous les deux à trois jours pour des souris et tous les cinq à sept jours pour des rats après le début du traitement. Puis, au moins une fois par semaine par la suite afin de vérifier si l’appât est accepté, si les postes d’appâtage sont intacts et de retirer les rongeurs ».
Nous sommes ainsi passés d’une démarche d’appâtage à une dimension de surveillance permanente qui peut être complétée par une action curative en cas d’infestation.
Un prérequis clé dans un plan de lutte : l’analyse de risques
Prérequis de référentiels et de certains aspects réglementaires, la mise en œuvre d’un plan de lutte est primordiale. Dans la lutte contre les rongeurs, l’efficacité d’un plan de lutte doit être basée sur une analyse de risques afin d’identifier l’ensemble des dangers et de l’exposition liée à l’activité. Cette analyse de risques, fine et précise, ne peut être réalisée que par un spécialiste aguerri.
En effet, avec plus de 30 ans d’expérience dans la lutte contre les nuisibles, j’ai aujourd’hui la certitude que la qualité d’un plan de protection ne se mesure pas au nombre de dispositifs mis en place mais au choix et leurs positionnements stratégiques.
Notons également que les moyens et méthodes doivent être définis en fonction de la particularité du site (activité, localisation, matières premières utilisées, mode de production).
Enfin, la mise en place d’une démarche proactive plutôt que réactive reste un élément clé pour réduire au maximum le risque nuisible. Un partenariat solide, basé sur l’échange, l’expertise et le partage de bonnes pratiques sont, à mes yeux, les clés de la sérénité de tous sites agroalimentaires.
Innovation technologique : une nouvelle ère dans la lutte contre les nuisibles
Aujourd’hui, la lutte contre les nuisibles se digitalise. En effet, les solutions de surveillance connectées offrent une approche prédictive basée sur la collecte et l’analyse des données.
Bien qu'une technologie numérique seule ne puisse pas solutionner les problèmes d'un environnement insalubre, elle peut fournir des données très utiles sur les problématiques existantes et potentielles à l’intérieur et autour du site.
Grâce à des dispositifs connectés, il est ainsi possible de mettre en évidence les zones à risques tout en apportant une surveillance sur la totalité du site y compris les zones difficiles d’accès.
Nécessairement intégrée dans un programme de services d’experts, les solutions de surveillance digitales permettent de surveiller, de gérer et de documenter l’activité des nuisibles.
Autre atout de taille, saviez-vous également qu’elles s’inscrivent parfaitement dans les exigences des référentiels IFS : « les inspections et les actions résultantes doivent être documentées. La mise en place des actions doit être surveillée et enregistrée. Toute infestation doit être documentée et des mesures de maîtrise mises en place. »
En bref : les nouvelles technologies numériques peuvent nous aider à prévoir et à prévenir les problèmes de sécurité alimentaire, ainsi qu'à mieux détecter le risque nuisible et à y répondre lorsqu'il survient. Associées à une interface personnalisée, elles apportent le suivi et la précision des informations clés d’un plan de lutte pour une parfaite conformité réglementaire.
Les enjeux réglementaires et sanitaires dans l’agroalimentaire, ainsi que les opportunités offertes par les technologiques numériques ont modifié les pratiques et exigent un savoir-faire et une expertise pointus en matière de lutte contre les nuisibles. L’analyse des risques et la mise en œuvre d’une véritable démarche proactive sont les clés de voute de la protection contre les nuisibles. L’expertise, le savoir-faire, la réactivité et la confiance doivent être des critères primordiaux dans le choix d’un partenaire pour l’assurance d’une sécurité sanitaire et alimentaire sur la durée.
Enfin, au-delà du monde des IAA, le besoin de traçabilité s’élargit. Une enquête menée en 2020 par Innova Market Insights révèle que 6 consommateurs sur 10 dans le monde ont un besoin de transparence et veulent en savoir plus sur l’approvisionnement, le traitement et la fabrication de leurs aliments.
La gestion proactive du risque nuisible s’inscrit donc dans le besoin de sécurité sanitaire et alimentaire des consommateurs tout en préservant votre image de marque et votre réputation.